Alors que 2016 est déjà là, il est temps pour nous de réfléchir à ce que nous pouvons attendre de cette année pour les industries de la construction et de l’innovation. Voici donc quelques pistes de réflexion pour cette année.
Le rôle de la MIB en construction va prendre de l’ampleur
Ces dernières années ont vu croître la popularité de la MIB (Modélisation des Informations du Bâtiment). Malgré les défis actuels auxquels elle doit faire face (faible retour sur investissement), elle offre des avantages certains comme la capacité de raccourcir les délais de livraison, d’optimiser la collaboration entre les différents acteurs d’un projet, et permet en outre à une entreprise de se présenter comme technologiquement innovante. En effet, la MIB est toujours perçue comme l’une des technologies les plus élitistes ciblant principalement de gros projets, et cela restera ainsi à moins d’un changement d’habitudes dans l’industrie.
Le manque de main d’oeuvre est un problème récurrent sans solution évidente. Afin d’expliquer le déficit de travailleurs qualifiés, les experts avancent plusieurs raisons, notamment la désertion de l’industrie par la main d’oeuvre hautement qualifiée suite à des licenciements ou par désintérêt dans la construction, le manque de talents, etc. Il faut aussi prendre en compte le fait que beaucoup de professionnels préfèrent travailler comme intérimaires car cela leur donne plus d’indépendance, leur permettant ainsi de travailler quelques jours à quelques mois sur un chantier qu’ils peuvent quitter à leur guise. Signalons également que les jeunes générations ne sont plus attirées par le travail de chantier. Une des principales causes de ce phénomène est l’engouement des jeunes pour les nouvelles technologies et autres applications, très présentes dans leur vie quotidienne. Accroître l’usage de telles technologies dans la construction permettrait donc de restaurer l’intérêt des jeunes pour ce secteur.
Une nouvelle tendance: la construction hors-site ou modulaire
La construction hors-site ou modulaire est un processus permettant au bâtiment d’être construit hors du site dans des conditions d’usinage contrôlées, tout en utilisant les mêmes matériaux et conceptions que pour une construction conventionnelle, mais plus rapidement. Le bâtiment est décomposé et fabriqué en « modules » qui seront ensuite assemblés sur site, laissant ainsi plus de temps pour la construction puisque les « modules » seront produits pendant l’éxécution des fondations. Ce procédé garantit une meilleure gestion de la qualité de construction, améliore les conditions de sécurité du site et réduit la quantité de déchets.
Chaque année, en dépit de la mise en place de nombreuses normes de sécurité, des incidents et accidents se produisent sur différents chantiers. Cela s’explique en partie par la légalisation et la bureaucratisation progressive de la gestion des sites de construction. Celle-ci s’appuie dorénavant moins sur la qualité de la gestion et des compétences techniques, ce qui entraîne des conséquences néfastes. La responsabilité personnelle des entrepreneurs est engagée pour chaque accident. Afin d’éviter les poursuites en justice, les entreprises de construction vont donc continuer de soumettre leurs ouvriers à des normes de sécurité strictes d’un côté, et de l’autre les pouvoirs publics vont continuer d’assigner les entrepreneurs en justice pour pratiques dangereuses.
La construction durable en plein essor
Du fait d’une préoccupation croissante pour la durabilité et l’environnement, les gens tendent à rechercher un cadre de vie plus écologique. D’un côté, l’Etat adopte des régulations environementales qui poussent les entreprises de bâtiment à rationnaliser leurs constructions (neuves ou rénovées), ce qui a un impact positif. D’autre part, cela comporte un aspect financier car les investisseurs et promoteurs immobiliers communiquent abondamment sur le rendement de leurs programmes « verts ». Par conséquent, construire des structures respectueuses de l’environnement n’est pas juste une tendance mais un choix conscient répondant à une demande du public, ainsi qu’à des exigences élevées de qualité et de réduction des coûts de cycle de vie.
