La grande muraille de Chine, une des merveilles du monde, attire la curiosité depuis le mythe de ses origines à celui de sa visibilité depuis la Lune. Avec une construction de 2300 ans, une longueur de 21196,18 km et l’utilisation de 100 000 000 tonnes de matériaux, le 长城 (Chang Cheng), ou « Long Mur » en Chinois, est un exemple exceptionnel d’architecture défensive, construit avec un seul but stratégique – protéger la Chine et préserver sa culture.
Mais comment telle œuvre a-t-elle pu être accomplie à main humaine ?
La grande muraille est le résultat du travail jour et nuit de plus d’un million d’hommes. La topographie difficile et l’évolution des méthodes de construction ont engendré l’usage de matériaux variés, comme du sable, du bois ou des briques, mais aussi, en cas de nécessité, de ressources moins conventionnelles, comme des matériaux alimentaires (farine de riz) ou même des restes humains (cadavres de travailleurs) ! A l’origine, le projet a été imaginé par l’empereur Qin Shi Huang en 221 av. J.-C. pour protéger l’empire chinois d’invasions extérieures, principalement Mongoles. Les empereurs suivants ont continué à étendre la Muraille par intermittence jusqu’à la dynastie Ming (1386-1644 apr. J.-C.), qui apporta un tournant décisif à sa construction, en reliant et consolidant les parties construites sous la dynastie Qin, et en l’étendant de 8 851,8 km.
Quel était le secret de cette avancée extraordinaire ?
Durant la dynastie Ming, les chinois ont mis en place une production massive de briques, à laquelle ils ont ajouté une innovation, le mortier de chaux, un mélange de chaux et de sable. Ce mortier se révéla aussi solide que du béton. Aujourd’hui, la plupart des sections de la muraille encore existantes, et en particulier les portions les plus visitées, comme Simatai, Mutianyu, Jinshanling et Badaling, ont été construites sur la base de cet assemblage.
Ce projet n’aurait pas été possible sans le formidable nombre de travailleurs.
A l’origine, Qin choisit des soldats pour la construction, et appela ensuite des gens d’autres origines sociales, comme des paysans, des enseignants, des musiciens et même des criminels. Beaucoup d’entre eux passèrent toute leur vie à construire le mur, toute objection étant passible de peine de mort immédiate. Nombre d’entre eux connurent un destin tragique et certains ont été enterrés sous le mur.
Selon les spécialistes, jusqu’à 70% du mur original existe encore, incluant quelques portions construites sous la dynastie Qin. Cependant, les spécialistes mettent en garde sur les dangers qui menacent le monument. Le nombre de visiteurs, les phénomènes naturels, le processus de restauration et les pierres volées érodent lentement la Grande Muraille.