Dans le monde industriel d’aujourd’hui, la pollution représente une réelle menace pour la faune de notre planète, ainsi que pour notre santé. Il y a plus de 5 billions de morceaux de plastique à la surface de l’océan, et 250 mille tonnes au fond. La pollution affecte plus de 100 millions de personnes et augmente grandement les chances de développer des maladies comme l’asthme, la bronchite et même le cancer.
En Inde, la pollution causée par le plastique est un problème important et très inquiétant : le Comité Central de la Pollution du pays a souligné que plus de 15 mille tonnes de déchets de plastique étaient produites chaque jour. Le plastique est prédominant dans les décharges et crée de sérieux problèmes environnementaux dans le pays.
Heureusement, D. Rajagopalan Vasudevan, un professeur en chimie du Collège d’Ingénierie Thingamajig, à Madurai, a développé une alternative au recyclage des déchets en plastique comme les sacs, verres et mousses. Son processus consiste à faire fondre du plastique déchiqueté à basse température, pour éviter les émissions. Puis, il utilise cette substance pour enduire légèrement des graviers et des pierres, pour les ajouter par la suite au mélange d’asphalte utilisé dans les routes. Ce processus donne non seulement une deuxième vie au plastique non-réutilisable, mais il rend également les routes 60% plus solides, entraînant une baisse des coûts et du temps d’entretien des routes. De plus, cela abaisse également les coûts de construction en abaissant de 15 pourcent le besoin en bitume, un mélange visqueux dérivé du pétrole et bien plus cher que le plastique déchiqueté.
En 2002, la première route utilisant cette méthode a été construite sur la rue Jambulingam, à Chennai. La route, qui est souvent abîmée par le fort trafic, la pluie constante et même les inondations, a résisté aux conditions difficiles. Elle a développé moins de signes d’usure que les routes traditionnelles. C’est pour cela que plus de 5000kms de routes de ce type ont déjà été construites dans plus de 11 états en Inde.
En Europe, une première initiative inventée par Anne Koudstaal et Simon Jorritsma a été proposée aux Pays-Bas. Le projet, développé par la startup néerlandaise “VolkerWessels”, s’appelle “PlasticRoads” est consiste en des blocs ressemblant à des Lego, fabriqués en déchets de plastique, placés sur les routes comme alternative à l’asphalte. L’initiative recycle non seulement du plastique qui aurait été inutilisable, mais il réduit également les émissions des CO2 causées par la production et la pose d’asphalte. “PlasticRoads” vise également à améliorer les processus logistiques d’installation et d’entretien des routes, puisque le processus de mise en place de blocs prend bien moins de temps que l’asphalte. De plus, l’intérieur creux des blocs permet de faire passer des câbles et des tuyaux, réduisant potentiellement le besoin de nouvelles excavations et de nuisances causées aux voyageurs pendant les améliorations urbaines. Cette startup prometteuse a déjà attiré l’attention d’entreprises clé de l’industrie comme l’Unité d’activité polymère de Total et Wavin, le fournisseur principal de solutions de tuyaux en plastique. Cependant, le projet est toujours sur papier et il doit prouver qu’il répond bien aux exigences de sécurité Européennes, même en cas de conditions météorologiques difficiles, comme de grosses pluies ou de la neige. Néanmoins, le premier prototype devrait être terminé à la fin de 2017.
D’un autre côté, l’ingénieur Écossais Toby McCartney a développé une solution brevetée et plus écologique aux routes en asphalte, qui a déjà été approuvée par les standards de sécurité du Royaume-Uni et de l’Europe.
McCartney s’est inspiré de l’initiative de l’Inde en utilisant des déchets de plastique pour ses routes. Son entreprise, MacRebur, a créé un matériau appelé MR6, qui élimine le besoin de bitume pour les routes traditionnelles. Pour ce faire, il a développé un processus dans lequel les déchets de plastique prêts à être jetés sont utilisés pour créer des granulés de plastique. Ce matériau de remplissage recyclé est ensuite ajouté à des pierres et à un peu de bitume pour créer des routes durables moins nocives pour l’environnement. Le nouveau processus est très similaire au processus traditionnel et aucun nouvel équipement n’est nécessaire. Le nouveau processus donne des routes plus solides qui peuvent potentiellement améliorer le rendement des véhicules puisque le MR6 abaisse la résistance des pneus, entraînant une consommation d’essence moindre. L’initiative est tellement prometteuse que deux gouvernements locaux en Angleterre vont commencer à utiliser ce produit dans leurs futures routes. Richard Branson, le fondateur de Virgin, a également exprimé un intérêt et une approbation pour cette nouvelle alternative innovante.
Comme nous pouvons le voir, de nombreux projets sont en cours de développement afin de réduire notre dépendance aux énergies fossiles, puisque cette ressource chère et limitée peut être très nocive pour notre environnement. Heureusement, il semblerait que des efforts pour stopper la pollution et améliorer la durabilité de notre planète donnent des résultats et bientôt, nous pourrions réduire les effets négatifs entraînés par la création indiscriminée de déchets de plastique et l’utilisation excessive d’essence, en rénovant 39 trillions de kilomètres de routes dans le monde entier avec une option plus verte.